Le modèle TSL (acronyme de Teinte, Saturation, Luminosité) est le plus intuitif de tous les modèles colorimétriques que nous étudierons. Il est basé sur le ressenti de la perception humaine d'où son nom de modèle perceptuel. Chaque critère de couleur est clairement séparé, ce qui en fait le modèle le plus pratique pour la retouche d'image ou l'ajustement des couleurs.
Voir aussi la page suivante pour la confusion entre TSL et TSV
Les trois critères qui caractérisent le TSL (HSL en anglais pour Hue, Saturation et Lightness) sont la teinte, mesurée par un angle de 0 à 360° autour de la roue chromatique, la saturation, qui reflète bien la notion intuitive de coloration, car elle va des couleurs vives vers le gris. Et enfin, la luminosité, mesurée entre le noir (pas de lumière ou valeur 0) et le blanc (lumière maximum ou valeur 1).
C'est le modèle de référence pour les artistes et tous ceux qui sont amenés à faire des mélanges de couleurs sous forme d'encres, de pigments ou de teintures. Le TSL a de fortes affinités avec la synthèse soustractive et les modèles basés sur le CMJ (ou le CMJN).
![]() |
Fig. 1. Le modèle TSL a l'avantage de définir clairement l'échelle des luminosités entre le noir et le blanc. Au dessus du cercle chromatique, les couleurs sont éclaircies ( tramage CMJN), ce qui correspond à l'ajout de blanc. Au dessous du cercle chromatique, les couleurs s'assombrissent par le mélange avec d'autres couleurs.
|
---|
Le TSL est basé sur un cercle chromatique qui a l'avantage de présenter les teintes complémentaires face à face et dans l'ordre logique des couleurs spectrales. En contrepartie, il a l'inconvénient d'apporter une notation polaire (exprimée en degrés autour du cercle) plus ou moins inexploitable pour les conversions vers les autres modèles. Ce gamut en forme de double cône n'a aucune légitimité mathématique. C'est une adaptation à la simplicité. Dans ce modèle les mélanges entre complémentaires vont toujours donner une couleur neutre, et un gris à 50 % sur la roue chromatique centrale.
Certains lui reprochent de ne pas représenter la saturation comme la définition officielle de la CIE, mais ici on est dans un système soustractif, ce qui fait que le blanc pur est une couleur dont la saturation est maximum.
L'avantage majeur du modèle TSL est de séparer clairement la composante luminosité des composantes chromatiques. Teintes et saturation sont sur un même plan en conformité avec la sensation colorée de l'œil et la luminosité quant à elle, est placée sur un axe perpendiculaire .
Ce modèle permet aussi de définir pour chaque teinte, un plan de teinte constante (Fig.2) où les couleurs varient en luminosité et saturation.
![]() |
Fig.2. Dans les logiciels de retouche d'image, les sélecteurs de couleurs ont une prédilection pour le mode TSL. Ici, celui de Painter. Une coupe verticale dans le modèle TSL fait apparaître toutes les variations pour une même teinte. La roue chromatique associée à un plan de teinte constante est la représentation la plus pratique. |
---|
![]() |
---|
Fig.3. Le sélecteur couleur de Windows utilise le modèle TSL. C’est la méthode la plus intuitive : d’un côté le carré des couleurs donne accès aux teintes et aux saturations, de l’autre, le curseur vertical est paramétrable du noir au blanc.