Le modèle niveau de gris

On peut considérer le modèle niveau de gris comme une simplification du modèle CMJN dont on ne tiendrait compte que d'une seule couche : celle du noir.

Si nous voulons représenter ce modèle géométriquement, ce ne sera ni un volume, ni même un plan, il se réduit à une simple ligne où on va répartir les niveaux de gris. Nous nous attarderons sur cette page à comparer un modèle monochrome dans un contexte additif puis soustractif afin de mettre en évidence les similitudes ou les différences dans la distribution tonale.

niveaux de grisFig. 1. Dans ce type de modèle, la seule variable qu'il faudra déterminer sera la reproduction tonale : l'engraissement dans le cas d'une impression et le gamma dans le cas d'une représentation sur écran.

Dans le système additif, il y aura (sur la base d'une profondeur en 8 bits) 256 niveaux de gris alors que dans le système soustractif, il y aura 101 niveaux de gris. Si on fait la comparaison avec un modèle TSL classique en 3 dimensions, le modèle niveaux de gris se réduit à l'axe de la luminosité.

Si on se trouve dans un système additif l'unique primaire sera le point blanc et la reproduction tonale sera influencée par le gamma. Si on se trouve dans un modèle soustractif, l'unique primaire sera l'encre noire et la reproduction tonale sera influencée par l'engraissement.

Engraissement et gamma des modèles niveaux de gris

Photoshop ne fait pas de distinction entre une image en niveau de gris destinée à être affichée sur écran (multimédia) et un image destinée à être imprimée (offset). Vous avez donc le choix de lui affecter une courbe de reproduction tonale basée soit sur l'engraissement soit sur le gamma. Ce choix permet simplement d'harmoniser le flux du modèle niveaux de gris avec le flux général.

Quelque soit le choix, on peut légitimenet se poser la question de savoir s'il existe une correspondance entre engraissement et gamma qui permettait de permuter le même réglage de l'un à l'autre. Il est théoriquement impossible de faire correspondre une courbe d'engraissement à une courbe gamma car les courbures ne sont pas superposables. Par contre, on peut envisager une correspondance grossière basée sur les valeurs moyennes. Par exemple on peut rapprocher un gamma de 2,2 vers un engraissemnt de 28 % et gamma de 1,8 vers un engraissement de 21 %. Sur cette base, il devient alors très facile de choisir la bonne distribution tonale pour le modèle niveaux de gris.

Flux multumédia

Le webmaster a un flux de travail basé sur le profil sRGB (dont le gamma est 2,2). Il choisira d'adapter le modèle niveau de gris à celui de son flux RVB en lui appliquant un gamma de 2,2 (Le ton direct ne le concernant pas). Ainsi une couleur défini comme 128,128,128 en sRGB sera traduite par la valeur 50 % en mode niveau de gris.

Flux imprimerie

Les industries graphiques basent le flux de travail sur une valeurs d'engraissement moyen de 21 % pour du papier couché. Cette valeur étant prioritaire, c'est le gamma qui doit d'adapter à cette valeur. Le maquetiste va donc affecter un engraissement de 21 % au modèle niveaux de gris et choisir un modèle RVB dont le gamma est de 1,8 afin que les conversions de la valeur 128 donnent la valeur 50 % en niveaux de gris.

Pour info, il n'y a que trois profils qui répondent à cette exigence : le ECI-RGB, le ColorMatchRGB et le Apple RGB.

On remarque la similitude des courbes et la correspondance entre le gamma et l'engraissement.

Modèle ton direct

En imprimerie, si on remplace l'encre noire par une couleur quelconque, une couleur quadri comme le cyan ou une couleur Pantone comme un bleu Reflex, on reste dans le même type de modèle que le profil niveaux de gris. Toutefois il faut tenir compte que l'engraissement sera légèrement plus important du fait que les encres colorées s'étalent plus que l'encre noire. La règle est d'augmenter de 2 points l'engraissement en ton direct par rapport au niveau de gris. Dans photoshop, le modèle ton direct n'existe pas en version additive, le profil "ton direct" est donc uniquement défini en engraissement.