La colorimétrie moderne a véritablement débutée avec les découvertes de Newton au 17e siècle qui présente le premier cercle chromatique. Il démontre que la lumière blanche peut se décomposer en rayons multicolores et se recomposer à nouveau en lumière blanche. C'est une révolution pour l'époque : on découvre que les couleurs sont les éléments constitutifs de la lumière blanche et on sait désormais classer les couleurs sur un critère de teinte sans les subordonner à un critère de luminosité. La notion de teinte dans le classement des couleurs devient désormais prépondérante et elle influencera également les arts où tous les mélanges de peinture sont reconsidérés et même portés à leurs limites extrêmes avec plus tard les peintres impressionnistes. La gamme de couleurs obtenue par la réfraction à travers le prisme est appelée le spectre chromatique ou spectre des couleurs.
Notre civilisation est désormais complètement influencée par cette prédominance des teintes à tel point que le mot "couleur" devient synonyme de teinte dans notre culture. Mais Newton va plus loin et il est le tout premier à proposer un classement des couleurs sous la forme d'un cercle. Cette nouvelle théorie eut un impact si fort, qu'on crut à l'époque qu'il fallait aussi l'appliquer pour les mélanges de teintes. Il régna donc une grande confusion dans l'artisanat des teintures et dans le monde de la peinture jusqu'au milieu du 19e siècle, où enfin les travaux de Maxwell puis de Helmholtz permirent de bien faire la distinction entre les primaires additives du monde de la lumière et des primaires soustractives du monde des mélanges de teintes.
Dans un premier temps Newton remplace dans son cercle chromatique les 5 couleurs de l'arc-en-ciel par sept couleurs, pour des raisons plutôt d'ordre esthétique et idéaliste. Il tenait à mettre en concordance les 7 couleurs avec les 7 notes de l'octave musical. Le cercle chromatique est également né d'un besoin d'harmonie pour la représentation des couleurs. Cette inspiration idéaliste et orientée n'en demeure pas moins géniale et va mettre enfin en évidence toutes les possibilités des mélanges de couleurs. Il ne cherche pas à intégrer les couleurs carmin, magenta et pourpres, mais préfère coller côte à côte les extrémités rouge et violette du spectre. Pour justifier ce choix, il donne une plus grande largeur aux sections rouge et violette.