Définition de la couleur

Un objet a-t-il une couleur quand on ne le regarde pas ?

On est tenté de répondre oui à la question si on suit notre intuition. Le scientifique répondra avec un non catégorique et ajoutera que l'objet n'a pas de couleur non plus quand on le regarde. La couleur n’a pas d’existence matérielle dans le mode réel, mais n’est que le fruit d'une interprétation sensorielle qui nous fait croire que tous les objets sont peints avec une couche de couleur naturelle.

Imaginer un monde sans couleurs réelles demande un véritable effort d'abstraction. Mais alors d’où viennent toutes ces couleurs qui nous entourent ? L’œil est le résultat d'une longue évolution d’une simple cellule de peau qui s’est spécialisée pour ressentir différentes franges des radiations électromagnétiques. Au tout début de l’évolution, la peau avait déjà le sens de la perception de la chaleur ou du froid. Lorsqu’on se trouve sous la lumière du soleil, les thermorécepteurs cutanés nous transmettent une douce sensation. C’est une sensation due à une onde électromagnétique appelée infrarouge (ou chaleur). L’œil a exactement le même rôle : recueillir des informations sur des fréquences électromagnétiques, mais de façon beaucoup plus élaborée et plus précise. La traduction de ces radiations par le cerveau est la sensation de couleur. Sur l’objet lui-même, il n’y a donc aucune couleur. C’est simplement la structure moléculaire de la surface de l'objet formée de bosses et de creux qui permet à certaines fréquences de rebondir.

Définition de la couleur

La couleur est la perception que nous avons des différentes longueurs d’onde qui constituent la lumière visible. Cet ensemble de longueurs d’onde qu’on appelle le spectre de la lumière s'étend du violet (longueur d’onde = 400 nanomètres) au rouge (longueur d’onde = 700 nanomètres). Au-delà de ces longueurs d’onde, la lumière devient invisible et on entre dans le domaine de l’ultraviolet (rayons responsables du bronzage) et dans l’infrarouge ou rayonnement calorique.

Les couleurs visibles Fig. 2. Des couleurs qui existent pour d'autres espèces n'existent pas pour nous et vice-et-versa.

La perception des couleurs dépend de l'âge, du sexe, de l'environnement et de la culture personnelle. Il n'existe pas deux personnes qui auront la même perception colorée, ce qui fait de la couleur une expérience psychologique très personnelle et subjective. Par exemple, avec l'âge, le vieillissement de la cornée va jouer le rôle d'un filtre très légèrement jaune qui va pousser l'observateur à rechercher plutôt des blancs bleutés comme référence de blanc absolu. Malgré son aspect entièrement subjectif, la couleur peut être évaluée de manière chiffrée. C'est le rôle de la colorimétrie, la science de la mesure de la couleur.